Historique du PND
L’histoire du Parc National du Diawling est étroitement liée à la modification du milieu avec un objectif complexe, ambitieux et de longue haleine de restauration artificielle des cycles de crue.
Jusque dans les années 60, les zones humides du bas delta du fleuve Sénégal étaient reconnues parmi les plus étendues et les plus riches de l’Afrique de l’Ouest. Ces zones, siège d’une alternance entre eau douce de la crue du fleuve et eaux marines, favorisaient le développement d’une biodiversité riche. Les systèmes traditionnels d’exploitation contribuaient fortement à la subsistance de milliers de personnes qui dépendaient alors étroitement et presque exclusivement de l’utilisation des ressources naturelles de ces écosystèmes.
A partir des années 70, les écosystèmes ont été considérablement modifiés suite à d’importantes variations des conditions climatiques, notamment avec la survenue de vagues de sécheresse.
L’étude d’impact environnemental préalable à la construction des barrages de Diama et Manantali, financée par l’USAID, a recommandé la création d’une aire protégée (estuaire artificiel) pour compenser les effets négatifs du barrage et le développement d’activités respectueuses de l’environnement au profit des populations.
Aux sécheresses viennent s'ajouter les conséquences de la construction sur le fleuve Sénégal du barrage de Manantali (Mali), du barrage de Diama (frontière entre le Sénégal et la Mauritanie) et annexes qui ont totalement artificialisé et asséché les anciennes plaines inondables du fleuve en empêchant l'apport saisonnier en eau douce lors de la période des crues.
Le barrage de Diama, implanté près de l’embouchure du fleuve et mis en service en 1986, était destiné à empêcher l’intrusion de la langue salée marine, et à permettre de rehausser le niveau du fleuve, favorisant ainsi la mise en valeur rizicole d’un périmètre de 375 000 ha. En amont, le barrage de Manantali, construit sur la rivière Bafing qui fournit environ la moitié des volumes d’eau transitant dans le fleuve a été mis en service en 1987. Avec sa capacité de stockage équivalent à environ une année d’écoulement moyen de la rivière Bafing (12 milliards de m3), le barrage de Manantali affecte l’ensemble du cours du fleuve de Manantali à Diama. Ce barrage a pour objectifs de générer 800 Gwh d’énergie hydroélectrique par an et de régulariser les débits du fleuve Sénégal. En outre, ces deux barrages devraient garantir la navigabilité du fleuve sur un tronçon de 800 km de long.
L’IUCN facilite le dialogue entre plusieurs PTFs sur les options de gestion pour le bas-delta et lance les Études Techniques de Restauration Écologique.
Afin d'atténuer les impacts négatifs des aménagements hydro-agricoles et de renforcer la résilience des populations locales, le Gouvernement mauritanien décide en 1991 d’ériger 16.000 ha de ces anciennes terres d’inondation en Parc National, donnant alors naissance sur la rive droite du fleuve Sénégal au Parc National du Diawling (PND).
Régénération des écosystèmes : Les écosystèmes retrouvent à partir de 1997 une grande partie de leurs fonctions grâce aux nombreuses actions de restauration entreprises.
Reprise des activités socio-économiques : De manière générale, la meilleure disponibilité des ressources naturelles dans les quelques sites favorisés par les aménagements du Parc a permis aux autochtones de reprendre progressivement toutes leurs activités passées de pêche, d’élevage et de cueillette, avec l'introduction d'une nouvelle activité génératrice de revenus dans la zone périphérique du parc, le maraîchage.
Publication Journal « Bird Conservation International 2012 »
Depuis 2015, le BACoMaB soutient le parc dans l’exécution de son PAG → Amélioration des suivis, protocoles et méthodes de surveillance du parc
Formalisation de quatre Unions de Métiers représentant les grands corps de métiers utilisateurs des ressources naturelles du Parc et de sa périphérie (Pêche, Élevage, Artisanat, Maraîchage)